Dynastie almoravide (1060-1147)
Les Almoravides sont issus des tribus berbères sanhadjas des Lamtounas et des Guzzalas qui nomadisaient dans le désert saharien entre l'Adrar mauritanien et le Tafilalet. Ces tribus guerrières se structurent au sein d'un puissant mouvement religieux, sous l'impulsion du prédicateur Abdullah Ibn Yassin. Leur but est d'instaurer l'islam sunnite de rite malékite dans toute l'étendue de l'Occident musulman (Al-Andalus et Afrique du Nord)32. Ainsi leur vient leur nom d'al-Murabitoun, c'est-à-dire les combattants du ribat, une forteresse de la guerre sainte dressée contre leurs ennemis animistes. Les Almoravides sont victorieux dans leur guerre contre les royaumes noirs du Tekrour et du Ghana. Ils s'emparent ainsi du Ghana et de sa capitale Aoudaghost, avec tout l'or que produit ce pays et parviennent à remonter les pistes caravanières vers le nord, jusqu'au Tafilalet dans les années1050, où ils mettent fin à l'existence du royaume de Sijilmassa. Leurs chefs sont successivement Abu Bakr Ibn Omar Elmtouni puis Youssef Ibn Tachfin .
La guerre éclate entre les Almoravides et les Zénètes. Les Banou Ifren et les Maghraouas perdent alors tout pouvoir après la victoire finale des Almoravides. C'est Youssef Ibn Tachfin qui fonde Marrakech en 1062, au départ simple campement nomade destiné à devenir la capitale d'un empire. Les Almoravides font disparaître dans les régions qu'ils contrôlent toutes les doctrines qu'ils suspectent d'hérésie. C'est ainsi qu'ils suppriment le chiisme dans le Souss et qu'ils détruisent le royaume berghouata qui prospérait dans les plaines centrales de la Tamesna (correspondant aux actuelles régions de Doukkala-Abda et de Chaouia-Ouardigha) et du Tadla. Partout les Almoravides imposent le sunnisme malékite le plus strict, tel qu'enseigné par les écoles théologiques de Médine et de Kairouan. Cette unification religieuse se double d'une unification politique. Les Almoravides étendent ainsi leurs conquêtes jusqu'au Maghreb central, à la limite du royaume hammadide.
En 1086, Youssef Ibn Tachfin, appelé par les rois des taïfas d'Al Andalus, franchit le détroit de Gibraltar à la tête de ses forces sahariennes composées de nomades Sanhadjas et de guerriers africains du Bilad as-Sûdan, et parvient ainsi à briser l'offensive du roi de Castille Alphonse VI à Zallaqa (bataille de Sagrajas). Les Almoravides mettent fin au règne des roitelets, exilent l'émir de Séville Al Mutamid Ibn Abbad et celui de Grenade,Abdallah ben Bologhin, à Aghmat près de Marrakech. Ils unifient ainsi Al-Andalus, qui est incorporée à leur empire à partir de 1090. Ils ne parviennent cependant à récupérer Tolèdetombée aux mains des Castillans en 1085. Youssef Ibn Tachfin, qui a pris le titre d'émir des Musulmans (mais non celui de calife, considérant ce privilège dévolu aux Abbassides), règne sur un ensemble géopolitique s'étendant du Sénégal jusqu'aux abords des Pyrénées et des côtes atlantiques jusqu'à Alger.
Cette domination almoravide se manifeste par une symbiose des identités andalouses, ouest-maghrébine et sahariennes, préparant la voie à l'émergence d'une civilisation hispano-mauresque. Les édifices subsistant à Marrakech, Tlemcen et Alger montrent ainsi une forte influence de l'école artistique andalouse (héritage des Omeyyades et des Taïfas) adaptée au goût berbère. Dans le domaine économique, l'État almoravide se distingue par sa maîtrise des flux de l'or, dont il contrôle les zones de production et les voies d'acheminement, du Ghana au bassin méditerranéen. Le dinar d'or almoravide, appelé marabotin, circule sur tous les grands marchés commerciaux comme devise de référence.
Après la mort de Youssef Ibn Tachfin en 1106, son fils Ali Ben Youssef lui succède, mais déjà la dynastie est contestée aussi bien en Espagne qu'en Afrique. La famille régnante prend en effet goût aux plaisirs et aux délices de la vie de cour raffinée. Dans le même temps, les populations subissent la dictature rigoriste des cadis malékites et les exactions locales des chefs militaires d'origine sanhadja qui exercent leur commandement à partir des villes marocaines et andalouses. Une telle conjoncture favorise un mécontentement généralisé dans l'ensemble du grand royaume almoravide.
Les Almoravides sont issus des tribus berbères sanhadjas des Lamtounas et des Guzzalas qui nomadisaient dans le désert saharien entre l'Adrar mauritanien et le Tafilalet. Ces tribus guerrières se structurent au sein d'un puissant mouvement religieux, sous l'impulsion du prédicateur Abdullah Ibn Yassin. Leur but est d'instaurer l'islam sunnite de rite malékite dans toute l'étendue de l'Occident musulman (Al-Andalus et Afrique du Nord)32. Ainsi leur vient leur nom d'al-Murabitoun, c'est-à-dire les combattants du ribat, une forteresse de la guerre sainte dressée contre leurs ennemis animistes. Les Almoravides sont victorieux dans leur guerre contre les royaumes noirs du Tekrour et du Ghana. Ils s'emparent ainsi du Ghana et de sa capitale Aoudaghost, avec tout l'or que produit ce pays et parviennent à remonter les pistes caravanières vers le nord, jusqu'au Tafilalet dans les années1050, où ils mettent fin à l'existence du royaume de Sijilmassa. Leurs chefs sont successivement Abu Bakr Ibn Omar Elmtouni puis Youssef Ibn Tachfin .
La guerre éclate entre les Almoravides et les Zénètes. Les Banou Ifren et les Maghraouas perdent alors tout pouvoir après la victoire finale des Almoravides. C'est Youssef Ibn Tachfin qui fonde Marrakech en 1062, au départ simple campement nomade destiné à devenir la capitale d'un empire. Les Almoravides font disparaître dans les régions qu'ils contrôlent toutes les doctrines qu'ils suspectent d'hérésie. C'est ainsi qu'ils suppriment le chiisme dans le Souss et qu'ils détruisent le royaume berghouata qui prospérait dans les plaines centrales de la Tamesna (correspondant aux actuelles régions de Doukkala-Abda et de Chaouia-Ouardigha) et du Tadla. Partout les Almoravides imposent le sunnisme malékite le plus strict, tel qu'enseigné par les écoles théologiques de Médine et de Kairouan. Cette unification religieuse se double d'une unification politique. Les Almoravides étendent ainsi leurs conquêtes jusqu'au Maghreb central, à la limite du royaume hammadide.
En 1086, Youssef Ibn Tachfin, appelé par les rois des taïfas d'Al Andalus, franchit le détroit de Gibraltar à la tête de ses forces sahariennes composées de nomades Sanhadjas et de guerriers africains du Bilad as-Sûdan, et parvient ainsi à briser l'offensive du roi de Castille Alphonse VI à Zallaqa (bataille de Sagrajas). Les Almoravides mettent fin au règne des roitelets, exilent l'émir de Séville Al Mutamid Ibn Abbad et celui de Grenade,Abdallah ben Bologhin, à Aghmat près de Marrakech. Ils unifient ainsi Al-Andalus, qui est incorporée à leur empire à partir de 1090. Ils ne parviennent cependant à récupérer Tolèdetombée aux mains des Castillans en 1085. Youssef Ibn Tachfin, qui a pris le titre d'émir des Musulmans (mais non celui de calife, considérant ce privilège dévolu aux Abbassides), règne sur un ensemble géopolitique s'étendant du Sénégal jusqu'aux abords des Pyrénées et des côtes atlantiques jusqu'à Alger.
Cette domination almoravide se manifeste par une symbiose des identités andalouses, ouest-maghrébine et sahariennes, préparant la voie à l'émergence d'une civilisation hispano-mauresque. Les édifices subsistant à Marrakech, Tlemcen et Alger montrent ainsi une forte influence de l'école artistique andalouse (héritage des Omeyyades et des Taïfas) adaptée au goût berbère. Dans le domaine économique, l'État almoravide se distingue par sa maîtrise des flux de l'or, dont il contrôle les zones de production et les voies d'acheminement, du Ghana au bassin méditerranéen. Le dinar d'or almoravide, appelé marabotin, circule sur tous les grands marchés commerciaux comme devise de référence.
Après la mort de Youssef Ibn Tachfin en 1106, son fils Ali Ben Youssef lui succède, mais déjà la dynastie est contestée aussi bien en Espagne qu'en Afrique. La famille régnante prend en effet goût aux plaisirs et aux délices de la vie de cour raffinée. Dans le même temps, les populations subissent la dictature rigoriste des cadis malékites et les exactions locales des chefs militaires d'origine sanhadja qui exercent leur commandement à partir des villes marocaines et andalouses. Une telle conjoncture favorise un mécontentement généralisé dans l'ensemble du grand royaume almoravide.